Source: Qantas

Lors de votre plus récent séjour dans un aéroport, vous avez probablement remarqué une tendance vers l’automatisation de l’enregistrement et du dépôt de bagages par l’entremise de kiosques et de comptoirs automatisés mais également par l’utilisation de votre téléphone intelligent personnel. Ceci permet aux passagers d’éviter les files d’attente en leurs permettant d’imprimer par eux-mêmes les cartes d’embarquement et les étiquettes de bagage.


Source: Qantas

Compte tenu des règlements aéronautiques variant d’un pays à l’autre, le déploiement de bornes libre-service s’est fait de manière très variée et inégale à travers le monde. Au Canada, ça ne fait que quelques années que le concept de dépôt de bagage automatisé est en place et chaque ligne aérienne a sa vision quant à l’importance de ce processus pour l’expérience du passager. Est-ce que les passagers préfèrent parler à une personne ou bien éviter les files d’attente en passant par un kiosque et un comptoir de dépôt? Rappelez-vous la dernière fois que vous avez parlé à un employé dans une banque plutôt qu’utilisé un guichet automatique et vous avez fort probablement votre réponse.

Ceci dit, plutôt que d’éliminer totalement la présence d’employés des lignes aériennes à l’enregistrement, le but est plutôt d’améliorer l’expérience pour les passagers qui ont particulièrement besoin d’assistance en offrant une alternative à ceux qui n’en ont pas besoin.

Du nouveau à l’horizon

Le 16 juin 2016, le gouvernement canadien a annoncé que toutes les compagnies aériennes peuvent commencer à offrir des options d’étiquetage électronique pour tous leurs vols en provenance d’un aéroport canadien. Deux types de concept seront ainsi disponibles à la discrétion des lignes aériennes:
  • Étiquette de bagage à imprimer soi-même
  • Étiquette électronique pour bagage
Dans les deux cas, ces techniques utilisent la technologie du code à barre ce qui permet d’introduire ce type d’étiquetage sans avoir d’impact sur l’équipement d’enregistrement et de tri de bagages actuels dans les aéroports canadiens.

Étiquette de bagage à imprimer soi-même

Similaire à la pratique actuelle où les passagers peuvent imprimer de la maison leur carte d’embarquement pour un vol, il sera désormais possible d’imprimer les étiquettes de bagages avant de se rendre à l’aéroport. L’étiquette imprimée devra ensuite être insérée dans un porte-étiquette réutilisable et accrochée aux bagages. Cette pratique a déjà été mise en place par plusieurs lignes aériennes européennes et également américaine.


Source: Air France

Un désavantage de cette technique est que la performance de ce système dépend de la qualité de l’imprimante utilisée par le passager. Ceci dit, considérant que les passagers souhaitent que leur valises arrivent en même temps qu’eux, il est fort à parier que les utilisateurs de ce service s’assureront que leur cartouche d’encre est en bon état de marche.

Étiquette électronique pour bagage

Ce second concept est plus moderne et requiert que les passagers utilisent une étiquette en plastique réutilisable avec un écran à encre électronique. L’étiquette est connectée au moyen de la technologie Bluetooth et elle met à jour les renseignements sur la destination à l’aide de l’application de la compagnie aérienne. Ainsi, bien que le coût soit beaucoup plus élevé que l’utilisation d’une impression papier et nécessite une application sur un téléphone intelligeant, elle peut s’avérer un outil de fidélisation pour les passagers et offre une variété d’opportunités de services complémentaires (e.g. vente de valises avec étiquette intégrée, accélération du processus de rapport de bagages perdus, etc.). La batterie de l’étiquette peut durer 2 ans selon l’utilisation ce qui n’est pas mal compte tenu que la technologie risque d’évoluer à nouveau d’ici là.

Source: KLM

Ce concept est déjà en opération en Europe avec KLM-Air France alors qu’Alaska Airlines en a également récemment fait l’expérimentation.

Le manufacturier Airbus a poussé la note en présentant un concept de valise intelligente intégrant ce concept mais qui permet aussi à l’utilisateur de vérifier le poids de la valise et de suivre la progression du transport par l’entremise d’une application sur son téléphone intelligent.


Source: Airbus

Ces initiatives entraîneront la disparition graduelle des halls d’enregistrement dans les aéroports, du moins sous la forme dont on les connaît aujourd’hui avec leurs comptoirs à perte de vue, et leurs employés occupés à piocher au clavier.


Source: Meet the Parents

Mais qu’en est-il du reste de l’expérience du passager dans l’aéroport? Le processus suivant pour tout passager consiste à traverser les points de fouille ce qui demeure pour une majorité de personnes l’expérience la plus désagréable de tout séjour dans un aéroport. Des changements sont cependant à l’horizon. Sujet dans une prochaine chronique.

Sources: http://nouvelles.gc.ca/web/article-fr.do?nid=1086259&_ga=1.7020087.469722572.1466589689

Ingénieur en design d’aéroports, j’apprécie les multiples escales, les transferts chaotiques et tout ce qui me fait passer plus de temps en avion plutôt qu’à destination. Que vous soyez intrigués par le monde des aéroports ou pressés d’arriver à bon port, apprenez-en davantage sur un lieu essentiel à tout voyage réussi.