Vous avez peut-être lu les articles parlant de «l’écoeurantite» des Barcelonais envers les touristes l’été dernier, après que trois Italiens ivres se soient baladés à poil dans le quartier Barceloneta (photos sur les médias sociaux à l’appui !), au bord de la mer. Les journaux du monde entier ont alors relayé les commentaires des résidents à bout de nerfs.

Il faut les comprendre : la réputation festive de la destination n’a pas attiré les voyageurs les plus calmes, disons. Il suffit de se balader dans les zones les plus prisées des touristes pour constater le ras-le-bol collectif. Dans le Barri Gòtic, quartier médiéval où se trouve entre autre le musée Picasso (et de nombreuses terrasses invitantes), des habitants l’affichent clairement sur des pancartes suspendues à leur balcon. On peut par exemple lire des messages comme «Arrêtez de faire du bruit, il y a des gens qui veulent dormir !» (traduction trèèès libre).

Trop de monde… et trop de vélos

«Les visites guidées à vélo dans un quartier aussi fréquenté, ce n’est pas une très bonne idée», a par ailleurs lancé notre guide après qu’un cortège de vacanciers sur deux roues ait forcés le petit groupe avec lequel je voyageais à raser les murs de ce quartier ultra-touristique. Qu’on soit adepte de bicyclette ou non, on ne peut qu’acquiescer. Et compatir avec ceux qui doivent se farcir de telles scènes quotidiennement en rentrant chez eux… 

Est-ce une raison pour éviter Barcelone, qui vient de se classer 13e dans le Top 25 des destinations favorites des lecteurs de TripAdvisor («Prix Traveller’s Choice») ? Bien sûr que non ! Par contre, je vous recommande fortement d’éviter de grossir les rangs des hordes de vacanciers qui y déferlent pendant l’été. En plus de devoir composer avec la chaleur, vous n’aurez aucun plaisir à faire les interminables queues pour visiter les principales attractions. D’ailleurs, si vous prévoyez vous rendre dans la capitale de la Catalogue prochainement, je vous conseille d’acheter vos billets pour la Sagrada familia en ligne ! Après trois visites dans les parages, je ne suis pas encore parvenue à y entrer parce que je me suis prise chaque fois trop à la dernière minute.

Quand y aller ?

Si les températures ne sont pas idéales en hiver, le printemps et l’automne sont d’excellents moments pour aller flâner dans les rues qui ont servi de décor à L’Auberge espagnole. Si, comme moi, vous avez vu ce film 43294032 fois (j’exagère à peine), sachez que plusieurs lieux sont encore facilement identifiables aujourd’hui. Il y a bien sûr l’incontournable parc Guëll, où il faut maintenant aussi acheter des billets (de grâce, faites-le aussi en ligne !), mais aussi la plage de Barceloneta, bondée dès que le soleil chauffe suffisamment.

Personnellement, j’assume parfaitement ma condition de touriste quand je choisi une destination ultra-populaire comme Barcelone. Oui, il faut se préparer à la cohue. Visiter Barcelone en 2015, c’est un peu comme aller dans un concert des Backstreet Boys en 1997. La popularité a ses bons et ses mauvais côtés. Mieux vaut donc se faire à l’idée de partager Nick Carter avec des milliers d’autres fans… Doit-on s’en priver pour autant ? Si on ne supporte pas la foule, peut-être. Sinon, GO ! Vous en parlerez probablement encore vingt ans plus tard.

Vous l’aurez compris, je reste une inconditionnelle des Bac… heu, de Barcelone. J’aime encore sillonner la ville à pieds. Un de mes petits plaisirs : m’arrêter à La Boqueria, marché accessible par l’artère la plus touristique, La Rambla, pour y acheter un sandwich et des fruits que je déguste ensuite tranquillement sur la plage de Barceloneta.

Au fil des ans, je me suis arrêtée à la Casa Milà (édifice érigé par Gaudí plus connu sous son surnom, La Pedrera - un gros coup de cœur !), au Musée du chocolat (comment ne pas aimer un endroit où même le ticket d’amission est en chocolat ?), au Musée Picasso, à l’Aquarium, au zoo... Il n’y a que le parc d’attractions de Tibidabo que j’ai vraiment détesté (pourquoi ? POUR TOUT).

Bien que plusieurs voyageurs lèvent aujourd’hui le nez sur la ville natale de Joan Miró, jugée et condamnée rapidement à cause de ses 7,4 millions de visiteurs annuels («De 1990 à 2012, la capitale de la Catalogne a vu son nombre de touristes annuels passer de 1,7 millions à 7,4 millions», rapporte Le Figaro), je crois sincèrement qu’elle continue de valoir le détour. Il suffit de choisir le bon moment, de bien se préparer et de respecter ses habitants.

Je vous recommande par ailleurs fortement de vous rendre à Figueres, où se trouve le Théâtre-musée Dali. Si vous êtes sensible à l’univers de l’artiste, vous aurez l’impression de faire une incursion dans sa tête. Un de mes musées préférés-du-monde-entier !

Quelques conseils pratico-pratiques :

• Oui, opter pour les autobus touristiques est une bonne idée si vous souhaitez découvrir les classiques. Ils vous permettent de vous déplacer d’un endroit à l’autre aisément, sans prise de tête, et d’écouter les explications d’un audioguide en cours de route (disponible en plusieurs langues, dont le français).
• Les restaurants de La Rambla ont la réputation d’être plus cher qu’ailleurs. Éloignez-vous des secteurs les plus touristiques pour manger mieux et moins cher !
• Oui, les Espagnols soupent très tard. Pour «survivre», rabattez-vous sur les tapas !
• Je ne le répéterai jamais assez : achetez vos billets en ligne avant le départ !
• Le vol entre Montréal et Barcelone dure en moyenne 7h19 (oui, c’est précis !).
Air Transat propose trois vols par semaine vers Barcelone de mai à octobre et quatre de juin à août.
• Si vous avez envie de visiter plus d’un endroit, sachez qu’il est facile de combiner Barcelone et Toulouse dans un même séjour. Il est même possible d’atterrir dans l’une de ces villes et de repartir de l’autre sans frais supplémentaires avec Air Transat.

J’ai visité Barcelone à l’automne 2014 grâce à une invitation de Vacances Transat. Toutes les opinions émises dans ce billet sont bien sûr 100% les miennes.

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon est une éternelle exploratrice. Le voyage est pour elle un mode de vie.