Il y a de ça quelques années, j’ai eu l’opportunité avec des amis de partir du Québec et de me rendre au Panama en sillonnant les routes en automobile. Voici quelques-unes des recommandations que je ferais à quiconque désire compléter un périple semblable.


Palenque, Mexique

Ce qu’il faut savoir avant partir à l’aventure

Tout d’abord, soyez conscient que les probabilités ne jouent pas en votre faveur. Tôt ou tard, vous vous retrouverez dans une situation désagréable et mieux vaut être préparé au meilleur de vos capacités.

1- Photocopies, photocopies, photocopies.

Si vous voulez vous éviter des pertes de temps inimaginables, préparez-vous au maximum pour affronter le labyrinthe bureaucratique des douanes. Faites des photocopies en quantité industrielle de tous les papiers pouvant être utiles aux douaniers:
  • Papier d’immatriculation du véhicule
  • Permis de conduire de chaque conducteur
  • Passeport des passagers
  • Assurances du véhicule (Les assurances s’achètent habituellement aux frontières de chaque pays)
Vous perdrez certainement un temps fou aux douanes, mais comme il est impossible d’y échapper, vaut mieux s’armer de patience et d’un sourire. 

Pour en savoir davantage, n’hésitez pas à visiter ce site qui explique cette étape en long et en large. (http://www.go-panamerican.com)

2- Les contrôles policiers et militaires sont très fréquents et le moindre détail les obligera à fouiller votre véhicule de fond en comble.

La majorité des pays de l’Amérique obligent les véhicules à posséder une plaque d’immatriculation à l’avant. Il est très facile de s’en procurer une à la SAAQ. À première vue, ce petit détail peut sembler très anodin, mais il peut vous sauver beaucoup de temps et d’argent. De grâce, évitez-vous ces tracas quotidiens et faites de votre mieux pour ne pas trop sortir du lot.

3- À moins que vous ayez prévu revenir au Canada avec votre véhicule, il est primordial de trouver une manière de vous en départir.

La majorité des pays vous obligera à payer différentes taxes et amendes pour être en mesure de vendre le véhicule sur leur sol. De plus, la bureaucratie nécessaire pour que votre bolide soit en ordre pour la vente est très couteuse et d’une complication étourdissante. Plusieurs alternatives s’offrent à vous: le donner à un ONG, le laisser dans un pays et le reprendre plus tard par exemple. Par contre, je vous conseille vivement d’avoir trouvé la solution avant de vous aventurer sur la route.

De nombreux forums internet peuvent vous donner des conseils sur la meilleure façon de vous départir de votre véhicule en toute légalité:

4- La condition des routes est certainement plus agréable que nos fameux nids-de-poule québécois, mais il est tout à fait normal qu’un véhicule fasse des siennes au bout de quelques milliers de kilomètres.

Se familiariser avec la mécanique générale automobile pourrait donc vous permettre d’éviter des interruptions impromptues dans des endroits peu désirables. Fiez-vous sur moi, tomber en panne dans le milieu du désert mexicain, ce n’est pas de tout repos.

Les plaisirs de tomber en panne.

5- Des connaissances de base de l’espagnol peuvent s’avérer utiles pour mener à bien votre projet et vous sauverez un temps fou.

Bien sûr, il n’est pas obligatoire de maitriser la langue parfaitement, mais il est primordial que vous soyez en mesure de pouvoir demander votre chemin ou à tout le moins, comprendre les directives qui vous seront données par les douaniers, policiers, etc. Dans le pire des cas, un dictionnaire pourra toujours vous éclairer.

6- Il n’est pas nécessaire que vous connaissiez précisément votre itinéraire, mais il vaut mieux savoir les grandes lignes de manière à être en mesure d’éviter les régions plus délicates.

Munissez-vous de cartes routières des divers pays que vous comptez visiter et établissez un brouillon de votre trajet en tentant, dans la mesure du possible, d’y suivre les grandes artères du continent. La route panaméricaine traverse le continent en entier et est en très bon état, d’autant plus que de nombreuses mesures ont été mises en place afin d’assurer un maximum de sécurité aux voyageurs.


Panama City, Panama. Point final de la route panaméricaine.

Ce qu’il faut savoir pendant votre roadtrip

1- Évitez les grandes villes.

À moins que vous ayez prévu de visiter les métropoles de l’Amérique Centrale, je vous recommande d’éviter de vous y aventurer. Tout d’abord parce que si vous avez le malheur de vous tromper de chemin, il est fort probable que vous vous retrouviez au même endroit quelques heures plus tard dans une confusion totale. Les GPS ne sont d’aucun secours dans ces villes et les cartes routières ne sont pas suffisamment précises pour s’en sortir sans migraine. Par exemple, après quelques heures de viraillage hasardeux dans Guatemala City, nous avons reçu l’aide d’une escorte policière pour nous aider à se sortir de la métropole. Pour vous donner une idée, ils ont eu besoin d’une bonne dizaine de minute de concertation devant une carte pour être capable de nous guider.


2- Il est primordial de s’adapter à la conduite dans les différentes régions du continent.

En effet, les règles de la route ne sont pas les mêmes qu’au Québec. Il n’est pas rare qu’une voie se transforme en une route de 2 à 3 voies ou que des gens circulent au double de la limite de vitesse. Il suffit de quelques frousses et rires pour s’y habituer. Donnez-vous quelques heures d’adaptation sur les routes et vous vous y retrouverez sans aucun problème.

3- Soyez conscient du danger, mais n’en faites pas une maladie.

Informez-vous sur les régions à éviter, écoutez attentivement tous les conseils qu’on vous donnera, mais ne laissez pas les gens vous décourager. Bien sûr, ce type de voyage comporte des risques, mais rares sont ceux que nous avons rencontrés qui nous disaient avoir vécu des épisodes cauchemardesques. Au contraire, les peuples les plus chaleureux que nous avons eu l’occasion de rencontrer se trouvaient dans les régions les plus dures. Par exemple, une foule de curieux s’est amassée autour de notre automobile en panne pour nous venir en aide du mieux qu’ils pouvaient dans la portion du désert mexicain où les cartels faisaient rage.


Notre véhicule à sa destination finale.

4- Pourtant, tout ne peux pas aller parfaitement.

Je vous recommande de vous prévoir un budget pour la corruption. En effet, vous avez beau être préparé au mieux de vos capacités, vous êtes en territoire étranger et vous ne passerez pas inaperçu pour quelqu’un en soif d’argent vite fait. Il est probable que vous réussissiez à vivre un voyage sans cet accroc, mais il est préférable d’en être conscient et d’avoir prévu des dollars américains pour s’en sortir sans problèmes. Habituellement, ce qu’ils exigeront tournera autour de 30 à 100 dollars. Bien sûr, ces évènements peuvent grandement entacher votre parcours et vous devez être prêt à courir le risque.

5- Profitez de la liberté que vous apporte un véhicule!

Vous n’êtes pas prisonnier des horaires ou des destinations réduites des autobus, les contrées les plus éloignées sont à votre portée. Profitez-en pour vous perdre dans les campagnes et y admirer la vie quotidienne des habitants du pays. Vous pourrez ainsi y apercevoir des endroits dénués d’infrastructures touristiques et donc y vivre un véritable choc culturel. Avec un véhicule, le monde est votre jardin, parcourez-le à fond!

N’hésitez pas à me contacter si vous désirez de plus amples renseignements, il me fera plaisir de vous répondre au mieux de mes capacités!

Passionné du voyage et des cultures qui parsèment le monde, je souhaite partager cette passion avec le plus de gens possible.