Le sentier du Kumano Kodo est une série d'anciennes routes de pèlerinage sur la péninsule de Kii, au sud de Kyoto. Depuis plus de 1000 ans, ces chemins sont empruntés par des Japonais de toutes les classes sociales pour relier les trois principaux sanctuaires du Kumano Kodo: Kumano Hongu Taisha, Kumano Nachi Taisha et Kumano Hayatama Taisha.

Ces sentiers sont encore empruntés aujourd’hui, mais par un autre type de clientèle dont je fais partie: les adeptes de plein air! En effet, ces chemins offrent plein de possibilités de randonnées de un à plusieurs jours. Et plusieurs temples à voir sur le chemin! Bref, une combinaison gagnante à mes yeux!

J'ai choisi un itinéraire de deux jours, partant du sanctuaire Hongu Taisha jusqu'au sanctuaire Nachi Taisha, ce qui me permet de voir deux des trois sanctuaires sacrés. En plus, le site sur lequel est situé le sanctuaire Nachi Taisha compte également la chute la plus haute du Japon et une jolie pagode, ce qui permet de conclure le trek en beauté.

J’arrive à Hongu Taisha la veille de mon trek en fin d'après-midi, avec la naïve conviction que quelques heures seront suffisantes pour tout voir les attractions de la place. Mauvaise planification! Il y a plein de choses à voir dans ce coin: la plus grande tori du Japon, des onsens authentiques (sources thermales japonaises) et bien sûr le sanctuaire Hongu Taisha.

C'est d'ailleurs à ce dernier que je repère une sorte de pigeonnier. À l’intérieur se trouve une étampe. En me renseignant j’apprends que plusieurs de ces étampes sont disponibles tout au long du Kumano Kodo et servent à prouver le pèlerinage effectué par le visiteur. Les étampes s’apposent sur un petit carnet que je m’empresse de me procurer. Faut toujours avoir des preuves de ses exploits!



Je retourne épuisé à ma guesthouse. Très charmante d’ailleurs. Comme toutes les maisons dans cette région. Tout en bois, avec tatamis, portes coulissantes, kimonos, bref la totale. Beaucoup de minutie y semble apporté, comme d’ailleurs à tout ce que les Japonais font. Sauf que l’hôte de ma guesthouse a laissé la fenêtre ouverte dans ma chambre. Et qu’il fait encore très froid le soir à ce temps-ci de l’année.

Je me lève donc le lendemain matin très légèrement frigorifié (c’est un euphémisme!). Il faut dire qu’il n’y avait pas de chauffage dans ma chambre et que la seule (mais chaude) couverture n’a pas réussit à me maintenir à température confortable durant la nuit. Pas grave, le guesthouse et le village était tellement charmant que c’est vite oublié. 



Je prends l’autobus qui me mène au début du trek et c’est parti pour une belle journée de randonnée. Le chemin serpente dans une forêt de sapins, les montées sont facilitées par des marches en pierre, je ne rencontre presque personne, les éléments sont en place pour un vrai pèlerinage. Les petits plus: Un chemin très bien indiqué, quelques bornes explicatives pour comprendre les éléments historiques sur le chemin. Et une température idéale.



Sur mon chemin, je croise plusieurs étampes (preuves de trek!) et quelques autres éléments culturels intéressants : petites statuettes, vues panoramiques sur la région, restes de maisons de thé, etc. Bonus de la journée: la Kumano Lunch Box (mon diner!), une boîte à lunch préparé par les gens de la région et qui évite de devoir planifier la nourriture pour la journée. 100% japonais!



J’arrive en fin d’après-midi au village où je resterai, Koguchi. Mon hébergement est en fait une ancienne école reconvertie en guesthouse. Une chambre (avec mon nom écrit sur la porte !) et le traditionnel lit sur le tatami m’attendent encore une fois. Sauf que cette fois, il y a des couvertures supplémentaires dans la garde-robe. Je dormirai donc avec 8 couvertes ! Le souper et le déjeuner sont fournis avec l’hébergement. Une autre belle occasion de découvrir la nourriture japonaise. Je vais donc au lit rassasié.



La deuxième journée ressemble à la première, mais avec quelques cols de plus (c’est un grand mot, le trek n’est vraiment pas très difficile à faire) et des passages qui font un peu moins « pèlerinage » (lire ici route de bitume). Et je termine le trek (et la journée)… dans un stationnement! C’est un peu plate comme final, mais au moins j’ai un tas de temples et la plus haute chute du Japon pas très loin pour compenser. En fait, tellement de trucs à voir que je devrai revenir sur le site le lendemain pour finaliser ma visite.

Le meilleur dans tout ça, c’est je n’ai eu à transporter un sac à dos que pour les deux jours de trek. Mes bagages étaient acheminés par un système de livraison que l’on peut réserver sur un site internet conçu pour faciliter la planification de la randonnée. On y retrouve également les hébergements, les moyens et points de restauration, bref à consulter avant de partir (et non je ne suis pas commandité, le site est juste vraiment pratique): http://www.kumano-travel.com

Bref, ce trek permet d'apprécier un concentré du Japon: nature, culture, gastronomie et hospitalité. Assez gagnant comme destination!

Ingénieur de formation, mais explorateur dans l'âme, j'adore partir à la découverte de nouveaux endroit inexplorés. J'ai décidé d'écrire pour partager cette passion.