
Dans une autre vie, j’étais Écossaise. Ou Britannique, à tout le moins! Pour moi, l’Écosse a toujours été une contrée mythique. Les Highlands vertes et dorées, les vieilles villes, les châteaux, les paysages à couper de souffle…de quoi alimenter mes rêves de grands espaces et de découvertes pour au moins 10 ans!
Dans une autre vie, donc, je parcourais les Highlands à dos de cheval, les cheveux au vent, me baignant dans les lacs infinis et voyageant de château en château…Bon, à défaut de vivre au Moyen Âge, avec tous les inconvénients qui s’y rapportent, je vous propose de revivre avec moi mon épopée à travers l’Écosse, non pas à dos de cheval, mais en bus!
Premier coup de coeur : Édimbourg. Imaginez que vous arrivez d’une Londres magnifique, élégante, mais froide et pluvieuse. Et soudain, au sortir de l’autobus, Édimbourg se dresse devant vous : baignée d’une lumière dorée, verdoyante, dynamique et calme à la fois. Et votre sympathique hôte de couchsurfing qui vous accueille avec un français charmant : « Est-ce qu’on doit se donner un ou deux bisous? » Je suis conquise! Une journée à se promener dans la ville, à découvrir le quartier médiéval, à admirer la mer au loin, à escalader une colline qui donne un point de vue magnifique sur une chaîne de montagnes duveteuses et blanches (on est en mars)…le paradis! Et pour le souper, un mets traditionnel! Avez-vous peur de goûter au Haggis, ce fameux plat à base de panse de mouton? Si vous aimez le pâté à la viande, vous aimerez! Vous pouvez toujours vous remplir de scones et de crème fraîche, si vous ne souhaitez pas goûter au plat traditionnel!

Édimbourg est belle, mais il faut aussi aller découvrir le reste de l’Écosse! Je vous suggère de le faire en bus : le service local, Citylink, propose d’excellents forfaits de quelques jours, vous permettant de multiplier les arrêts et de vous déplacer rapidement et confortablement sur le territoire.
Dans mon cas, forfait de 5 jours, go! Petit détour par Glasgow avant d’arriver au paradis (un autre) sur terre : les Highlands. Alors que les rayons de soleil percent les nuages et baignent l’atmosphère d’une lumière dorée, les montagnes se dressent devant nous, au détour d’une des courbes de la route sinueuse qui mène à Fort William. La face étampée dans les fenêtres, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, je n’ai qu’une envie : hurler au conducteur de s’arrêter pour pouvoir profiter du spectacle. Retiens-toi!!! J’ai failli pleurer devant tant de beauté. Sérieusement.

Coup de coeur. Couuuuup de coeur. Fort William. Avant d’y arriver, tout en longeant les lacs qui sillonnent les montagnes, je m’interroge à propos de cette destination. Est-ce possible de battre ou d’avoir une autre surprise, après le magnifique spectacle qui vient de s’offrir à moi? Peut-être! Je débarque à la gare d’autobus.
Je privilégie toujours la marche pour me rendre aux auberges de jeunesse : peu coûteuse, elle permet de découvrir des endroits cachés des villes et d’avoir des perspectives inespérées sur des trésors cachés et ce, à notre propre rythme.
Donc, sors de la gare, tourne à gauche sur Belford Road, passe l’hôpital et le centre de loisirs Lochaber, et continue tout droit au rond-point, juste après le camping Glen Nevis, pendant 5 kilomètres. C’est rien, 5 kilomètres, quand on a tout notre temps!
Je marche en longeant une belle rivière cristalline, entourée de montagnes enneigées. Plus j’avance, plus je m’enfonce dans les Highlands. Je quitte doucement la petite ville…suis-je sur la bonne voie? Je m’arrête à l’information d’un parc pour demander. Je ne suis plus très loin! Je continue de marcher en admirant les montagnes (je suis très contemplative). Glen Nevis, Ben Nevis, pourquoi je vois ces noms partout autour de moi?

J’arrive à l’auberge de jeunesse. MAIS QUELLE AUBERGE DE JEUNESSE! Toute en bois, spacieuse, propre, des dortoirs (vides, pour moi!) qui sentent la forêt, et la belle rivière coule juste de l’autre côté de la rue. Parlant d’autre côté de la rue, quelle est cette immense montagne dont je ne vois pas le sommet, directement à ma fenêtre de chambre? « C’est Ben Nevis, la montagne la plus haute du Royaume-Uni! » Quoi!? 3h de l’après-midi, j’ai le temps d’en monter une partie! Panoramas incroyables, moutons paisibles, gens sympathiques…les ingrédients sont réunis pour un coup de coeur infini!

Je reprends la route, le lendemain, avec l’envie de rester. Ce n’est pas raison de ne pas avoir essayé! Dernier arrêt avant de retourner à Édimbourg : Inverness. La route pour y aller est magnifique. Sillonnant lacs et montagnes, elle permet de découvrir des châteaux sis sur les bords des lacs et des panoramas à couper le souffle.
Inverness. Là où vous pouvez croiser Nessie (le monstre du Loch Ness) à tout moment, au détour d’un sentier par exemple! Inverness, là où le coucher de soleil fait baigner la ville dans un éclat bleuté et où la nuit éclaire les toits d’une lumière presque vivante. Là où les longues promenades au bord de l’eau, avec des gens de partout dans le monde, vous permettront de découvrir une architecture magnifique et où les gens vous souriront, dans la rue, pour vous faire sentir…comme à la maison!

Mathilde Crépin-Bournival
Je suis une géographe qui souhaite raconter des histoires à travers mon objectif. Je mise sur la beauté, peu importe la forme qu’elle prend, pour vous montrer les dessous, souvent insoupçonnés, des endroits que l’on visite!