Pour vous mettre en contexte, il y a un peu plus de deux ans, l’amour est venu me trouver au Guatemala. Un bel australien plein d’humour et de sensibilité.  Après ce voyage, je me suis dit que je pouvais aller le rejoindre en Australie «juste pour voir».  Un an et demi plus tard, j’y suis toujours. Je vous partage ici quelques réflexions sur ce pays mythique.

 


Nobby's beach, Newcastle, Australie. (Credit: Marie-Pier Jutras)

Pour commencer, je ne peux pas passer à côté de la langue parce que tout d’un coup, je ne comprenais plus rien à l’anglais.  Après un certain temps, j’ai fini par m’y habituer. Je suis bien fière quand mes amis au Québec me font remarquer mon accent australien quand je parle anglais.  De plus, mon vocabulaire s'est enrichi de formules typiquement australiennes même si ça fait bizarre de dire ‘’icy pole’’ à la place de ‘’popsicle’’, ‘’brekkie’’ pour ‘’breakfast’’ ou ‘’arvo’’ pour ‘’afternoon’’.                              

Un autre incontournable est la faune caractéristique de l’Australie. Puisque depuis toute ma vie je crois que tous les animaux australiens veulent me tuer, je suis devenue un peu paranoïaque:  une morsure suspecte sur la peau, les promenades en forêt, faire le ménage de la remise, me baigner dans l’océan deviennent des éléments qui ont un potentiel de danger un peu plus élevé que la normale. Pourtant, tout le monde veut me convaincre qu’il est inexistant.  Permettez-moi d’en douter: on me dit de surveiller les côtés des sentiers en forêt pour repérer les serpents, de faire des «vibrations» sur le sol pour les effrayer, de regarder à l’intérieur des souliers avant de les enfiler... En plus, le risque de trouver des araignées dans la maison ne se limite plus à quand tu fais le ménage du garde-robe une fois par deux ans. Ces araignées mesurent 5 centimètres de diamètre et aiment chiller sur le bol de toilettes, les plafonds ou dans le panier à linge sale. Aussi, un koala, c’est mignon quand ce n’est pas agressif… Mais bon, c’est beau la faune! Les araignées mangent les moustiques. Que du bon.

Parlant d’animaux, j’ai vite compris que le mythe du kangourou qui saute sur ta voiture pendant que tu conduis la nuit, tel un chevreuil hyperactif, est bien vrai. Ce sont toutefois des bêtes impressionnantes de par leur singularité.

 


Kangourous, Emerald Beach, Australie. (Credit: MK)


Autre aspect : la chaleur. Parfois, je souhaite  secrètement qu’il fasse -30 degrés.  J’entends déjà ma mère me chicaner: «Arrête de te plaindre, on gèle ici. J’aimerais ça moi être quelque part où il fait 40 degrés». Oui, j’avoue que c’est plus qu’agréable de ne pas avoir à enfiler dix couches de vêtements avant de sortir, d’avoir le loisir d’étendre ton linge sur la corde toute l’année, de pouvoir aller à la plage tous les jours, de pouvoir prendre ta voiture en tout temps, mais …. OK, j’arrête de me plaindre qu’il fait trop chaud ;)

                              


Scotts Head, Australie. (Credit: Marie-Pier Jutras)


Un autre élément caractéristique des Australiens, mais qui m’était inattendu: le café. Je veux dire: la religion, l’art du café. Saviez-vous que Starbucks en est venu à la décision de fermer presque toutes ses succursales Down Under parce que les Australiens ne jurent que par le petit café du coin (voir l’article ici)? Ceci étant dit, je vis avec quelqu’un pour qui chercher un bon café se compare parfois à une chasse au trésor; Google Maps et Bean Hunter en marche, nous voilà partis à l’aventure!  Je dois avouer que mes goûts en matière de café ont évolué grâce à lui, et que Tim Hortons ne suffit plus à satisfaire mes besoins en caféïne. 

Finalement, j’aime la sincérité des Australiens.  Même s’ils restent (ultra) polis et gentils, ils savent  faire passer leur message et ne jouent pas dans la subtilité.  C’est peut-être dû à leur passé assez difficile où avoir le loisir d’être linguistiquement sophistiqués pour n’offenser personne était une perte de temps dans des conditions environnementales si hostiles.

La plupart du temps, quand on entend parler de l’Australie, on se concentre sur ses plages et ses paysages magnifiques, ce qui est totalement vrai.  On ne peut pas faire autrement avec ses 30 000 kilomètres de côte et presque autant de plage (merci australia.gov.au)!  Cependant, en visitant famille et amis, j’ai découvert un tout autre univers.  Il suffit de s’éloigner de 200 kilomètres de la côte pour se rendre compte que l’Australie est un pays d’agriculture et d’ouvriers.  Rien à voir avec le stéréotype du beau surfer blond et bronzé.  J’ai hâte de vous en parler plus dans un prochain billet, car c’est selon moi la partie oubliée de ce pays grandiose.

                        


Newcastle Beach, Newcastle, Australie. (Credit: Marie-Pier Jutras)

De Drummondville à l'Australie, en passant par Londres et Montréal, je m'amuse à enseigner le francais ici et là. Un jour la terre natale m'appelera, mais pour l'instant, je ne lâche pas mes valises!